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EN VISITE CHEZ DAMIEN CUROT ET SANDRINE AYMONIN

Article publié dans le n° 53 de la revue "Malamute Passion" du club AMCF

Les anciens numéros sont disponibles auprès du Club AMCF

et retrouvé également la boutique du club

 

1- A quand remonte votre première rencontre avec le malamute ?

Damien:

J'ai découvert le malamute en 1986 à une exposition canine à Dijon.

Sandrine:

Quant à moi, c'était en 1990 à l'élevage Ker Saint Mesmes où j'ai  effectué un stage d'une semaine en 3ème au collège.

 

2- Pourquoi cette race en particulier ?

Damien:

J'ai eu le coup de foudre pour cette race en la voyant justement, à cette exposition de Dijon.

Sandrine:

Il m'a fallu quelques années pour comprendre que le malamute était fait pour moi. Auparavant, j'ai rencontré sur mon chemin le husky et le samoyède.

 

3- Comment avez-vous choisi votre premier malamute ?

Damien: 

Je crois que l'amour du chien est inné chez moi. Déjà à l'âge de 4 ans je disais vouloir être éleveur de chiens. C'est à 14 ans, en travaillant chez un plombier pendant les vacances, que j'ai sérieusement réalisé que je pouvais acquérir un chien. En 1986, mon père m'avait acheté un numéro spécial "hors série" sur les chiens avec une liste sur les éleveurs français où figuraient Michèle Raust et 2 autres éleveurs. Michèle proposait, au motivé que j'étais, un chiot d'une portée qui allait naître un mois plus tard,  les parents étant champions. Je pense que nous lui avions fait bonne impression. Nous étions allés voir les chiots à 15 jours pour choisir une femelle. Le matin du grand jour, nous avions terminé la clôture du jardin et c'est ainsi qu'est entrée dans ma vie  "Bright Northern Star Over Vale And Dale" dite Betty.

Sandrine:

Bien avant de rencontrer Damien, suite au décès de ma femelle husky d'une morsure de vipère, j'avais décidé d'adopter un autre nordique, une femelle de préférence, pour compléter mon attelage avec mon mâle husky et mes 2 femelles samoyèdes. Je voulais un chien au grand gabarit et puissant et c'est tout naturellement que je me suis tournée vers le malamute. Je connaissais Karine Baran, éleveuse de samoyèdes, de groenlandais et de malamutes sous l'affixe "Of Articana Dreams" d'où venait une de mes samoyèdes.

A l'époque, en 2000, je lui avais réservé une femelle malamute. Malheureusement, sa femelle est restée vide. Karine m'a aidée dans mes recherches en appelant en Belgique, la lignée Cold Valley's me plaisant beaucoup, mais Madame Janelli avait cessé son élevage. Michèle Raust m'a conseillée et donné la liste des éleveurs. Cette même année, se tenait l'exposition mondiale à Milan en Italie où j'étais inscrite avec ma chienne samoyède. Je suis allée voir les malamutes et là je suis tombée en admiration devant les chiens de M. Biagiotti "Elevage Del Biagio". Je savais maintenant avec plus de précision quel type de chien je voulais. En France, j'avais aperçu On The Moon du Souffle D'Autan de M. Marrast qui me plaisait beaucoup et dont la lignée était basée sur l'élevage Del Biagio.

Au mois d'octobre, je contactais M. Marrast pour réserver une femelle sur sa prochaine portée prévue en janvier 2001 de Ch In Memory x Ch Sakunik Del Biagio. Je laissai M. Marrast  choisir ma petite Lady, car je voulais faire des expositions et la faire travailler. C'est ainsi qu'est arrivée Silver Lady Du Souffle D'Autan en mars 2001. Je tiens à remercier M. Marrast, car Lady me comble de bonheur: c'est une très bonne chienne à l'attelage et elle obtient de très bons résultats en expositions.

 

4- Aviez-vous l'intention de faire de l'élevage ?

Damien:

L'élevage canin n'est pas chose facile, on ne se lance pas dans l'aventure sans mûres réflexions. La famille, l'entourage apportent parfois des freins à l'envie de faire reproduire son chien préféré.

Quand j'ai participé à ma 1ère Nationale d'élevage en 1988, à Saint Honoré les Bains, j'ai vite sympathisé avec Sophie et Patrice Delattre, qui habitaient  en Haute Savoie avec une dizaine de malamutes. Ils faisaient un peu d'élevage et s'adonnaient à la joie du traîneau. J'ai passé deux jours chez eux aux vacances de Noël, c'est ainsi que j'ai fait mes premiers pas sur un traîneau.  Quand Betty a eu 3 ans, Michèle et Patrice m'ont encouragé à lui faire faire des chiots. Michèle me proposait justement un magnifique chien américain qui avait tout juste 1 an "Sno-Storm Kafka's Lonely Heart". Me voici avec une première portée en 1989.

Sandrine:

Oui et non, comme j'ai toujours vécu entourée de chiens, je voulais devenir assistante vétérinaire. J'ai obtenu mon BEPA élevage canin qui devait être  logiquement un tremplin  vers mes études d'assistante. Mais je n'ai  pas trouvé de cabinet vétérinaire susceptible de m'embaucher. Mon BEPA me sert beaucoup pour mes portées de malas et aussi pour les amis. Il m'a aussi servi pour la portée de huskies que j'ai eue en 1994.

Mon intention était juste d'avoir une portée, mais  pas de faire de l'élevage. Le fait de devoir se séparer des chiots est un moment fort émotionnellement.

 

5- Quelle est l'histoire de votre affixe ?

Damien:

Tout simplement en souvenir de ma première chienne Betty "Bright Northern Star Over Vale And Dale".

 

6- Quelles importations avez-vous faites et dans quel but ?

Damien:

Après mes études et mon service militaire, j'ai souhaité donner un compagnon à ma chienne de 9 ans, ce n'était un secret pour personne!!!

Pary Dauvet allait justement avoir une portée avec sa femelle Winnie.

Mais entre-temps, Pary m'a appelé pour me proposer un chien de 23 mois qui était à replacer. Un chien qui possédait une morphologie très intéressante et un caractère équilibré, mais fugueur. Ses propriétaires m'avaient donné rendez-vous en gare de Metz et je suis revenu à la maison avec Cold Valley's Silent Wolf. C'est avec ce fameux chien belge que Pary allait marier sa femelle Winnie.

Après le départ de Betty, j'avais un faible pour les lignées Cold Valley's. Anita Muspash avait à l'époque une portée de Cold Valley's Vowildlife x Cold Valley's Xarctica sur laquelle je portais mon intérêt.

C'est ainsi qu'est arrivée une adorable petite femelle : Asqinouk's Zorabright.

Forts de nos expériences et grâce aux facilités d'internet, nous avons pu par la suite avec Sandrine découvrir d'autres sites d'éleveurs en Europe, aux Etats Unis, au Canada, etc….

Cette nouvelle importation beaucoup plus éloignée allait apporter du sang neuf sur nos lignées. Après maintes recherches infructueuses de notre côté, Régine Michaudon nous a communiqué de nouvelles adresses de sites. C'est ainsi que nous avons craqué sur l'élevage "Staghorn" aux USA.

Nous nous sommes vraiment faits plaisir en important notre nouveau mâle ORION qui possède un pedigree très intéressant avec ¾ Nanuke's et ¼ Storm Kloud's.

Cependant, les importations de chiens américains ne sont pas choses faciles! Il nous a fallu montrer "pattes blanches" et de la persévérance pour les démarches administratives, les vaccins, la puce et voir arriver un petit Staghorn Bright Northern Star dans sa caisse de transport, chouchou des femelles de notre élevage et le nôtre.

 

7- Pouvez-vous expliquer quelques-uns de vos mariages, le résultat espéré…?

Damien:

Ma 1ère portée en 1989 avec Bright Northern Star Over Vale And Dale dite Betty et Sno Storm Kafka's Lonely Heart dit Moose mâle très jeune à la saillie, mais qui a fait une très belle carrière me donna 3 chiots. Cette combinaison a produit des chiens de caractère, aux bons aplombs, aux yeux un peu clairs, avec une bonne ossature. Pas de défaut particulier, de cette portée, les chiens étaient vraiment très mignons et tous noirs et blancs.

Ma 2ème portée en 2002 fut issue du mariage de mon champion Wolf et de ma chienne Zara. J'ai eu 6 chiots d'un excellent caractère, tous porteurs de la marque de fabrique qui caractérise tant Wolf, ses fameuses lunettes. Ce sont de très beaux chiens avec une bonne ossature et d'excellents caractères: pour preuve un chien est breveté "chien d'avalanche".

Sandrine et Damien:

La portée de Zara et Wolf ayant donné de beaux sujets, nous voulions continuer sur la même lignée. Le mariage de Silver Lady du Souffle D'Autan avec Bright Northern Star's Taro un fils de Zara et Wolf nous semblait idéal, sachant que c'était de l'out cross complet (issus de 2 lignées différentes). 9 chiots sont nés. Ils ont un  excellent caractère, des yeux très foncés, ont hérité de la belle tête de leur mère et l'ossature de leur père. Des chiens pleins d'avenir. Les gènes de Wolf, le grand-père, ont marqué énormément la portée qui est très homogène.

 

8- Quel est à votre avis, le chien le plus représentatif de votre élevage ?

Sandrine et Damien:

Wolf est la base de notre élevage. Il est à nos yeux le chien idéal. Il a des enfants issus d'autres femelles que de notre élevage dans toute l'Europe, et 2 en Israël et 3 autres sont brevetés chiens de catastrophe.

Il y a aussi Bright Northern Star's Vix Axl Sunka issu de Lady et Taro qui pour l'instant comble nos espoirs de voir en lui le digne descendant de Wolf, en devenant le meilleur espoir à la nationale d'élevage 2004. N'oublions pas sa sœur Bright Northern Star's Varanari qui a fait BIS en Classe Jeune à l'exposition de Royat le 19 juin 2005 et en gagnant la classe Puppy  femelle à la nationale 2004.

 

9- Quels sont les critères du standard que vous privilégiez chez le malamute ?

Sandrine et Damien:

Nous sommes très sensibles au caractère et nous recherchons de bons critères morphologiques : une bonne ossature, de bons aplombs et angulations, de bonnes démarches avec des têtes pas trop lourdes et un bon port de queue.

 

10- Quelle est votre éthique en matière d'élevage ?

Sandrine et Damien:

Nous nous basons sur les directives d'élevage de l'AMCF et essayons de produire des chiots conformes au standard.

Nous insistons sur le dépistage des tares. Nous mettons un soin particulier dans le placement de nos chiots et sommes très attentifs à leurs suivis, en restant en contact avec les futurs propriétaires. Nous les conseillons et les invitons à avoir des activités avec leurs chiens sur terre, à la neige ou sur les rings d'expositions.

 

11- Comment situez-vous l'élevage français sur le plan international ?

Sandrine et Damien :

Les éleveurs français ont su sélectionner leurs propres types de chiens. On distingue plusieurs lignées. En fixant leurs propres types et en observant tel chien, on peut dire s'il vient de tel élevage ou de tel autre.

En règle générale, l'élevage français est en progression. Nous rencontrons à l'heure actuelle de jolis sujets.

Le caractère des malamutes s'est largement amélioré depuis quelques années.

Nous rencontrons des chiens beaucoup plus équilibrés.

 

12- Estimez-vous que l'activité d'attelage puisse être un outil de sélection ?

Sandrine et Damien :

Le standard décrit le malamute comme un chien de traîneau destiné à tirer de lourdes charges à allure modérée.

Tous les malamutes bien construits sont sensés être capables de tirer.

Le brevet de travail permet de conserver ses facultés de chien de trait.

Nous sommes heureux d'avoir montrés que nos chiens adultes pouvaient travailler en étant brevetés échelon 3 et détenteurs du titre Lauréat Standard Performance (titre qui est décerné par la société centrale canine récompensant un bon chien de travail  qui obtient aussi d'excellents résultats en expositions).

D'autant plus, cet hiver, nous avons pu rencontrer sur les brevets de travail 8 enfants de Wolf sur 31 chiens inscrits.

 

13- Comment vivent vos chiens : En famille, en enclos, en meute ?

Nos chiens vivent en liberté, et nos femelles malamutes sont en enclos seulement quand elles sont  en chaleurs, puisque les samoyèdes de Sandrine sont stérilisées. La journée, les malamutes sont dans le jardin quand nous sommes au travail et les samis sont dans la maison pour éviter des désagréments aux voisins, elles aboient beaucoup. De retour de notre dure journée de travail, Lady est isolée des sams car elle ne supporte pas les aboiements des samoyèdes en règle générale. Cela l'importune. Et elle adore se pavaner dans la maison quand nous y sommes.

 

14- Vos chiens travaillent-ils régulièrement ?

Nous entraînons régulièrement nos chiens pour les préparer à la saison neige. Nous privilégions essentiellement les brevets de travail aux courses sur terre.

Nous les  entraînons au kart et dès que la neige commence à tomber, nous essayons d'aller les entraîner sur les pistes accueillant les chiens.

En plus de tout cela, il faut intégrer les sorties en expositions, ce qui n'est pas toujours évident. Mais en général, le facteur neige l'emporte.

Le fait de voir nos chiens s'épanouir à l'attelage nous comble, car ils adorent cela.

 

Conclusion:

Nos familles ont été contaminées par le virus "MALAMUTES". Elles nous ont aidés  à réaliser notre passion commune, à Sandrine et à moi, passion qui nous a fait nous rencontrer.

Nous partageons la joie d'accueillir des chiots, de les voir grandir et devenir des champions à leur tour, avec nos familles.

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